Choisir sa voie sans sacrifier sa voix

Choisir une orientation, une spécialité ou même un premier job constitue une phase essentielle dans la vie de chacun.

Il est très important de faire le point sur vos envies et votre situation afin de mieux adapter votre formation à votre projet professionnel.

Mais entre raison et envie comment se décider ?

Toutes vos réponses dans l’excellent article de welcome to the jungle

Vous vous interrogez sur votre orientation ?

Vous êtes en quête de sens dans le travail ?

Leihia vous offre votre bilan professionnel en vous indiquant pour quel métier vous êtes vraiment fait;  puis vous aide à trouver l’entreprise qui partage vos valeurs et mettra vos talents en avant.

Nous nous occupons de tout pour vous : faites le test www.leihia.com

#womenintech#tech4good#techforgood#HRtech#frenchtech#transformationnumérique#transformationdigitale#intelligenceemotionnelle#intelligenceartificielle#matching#startup#economiecirculaire#emplois#recrutementsanscv#recrutements#humaines#ethique#madeinfrance

Orientation pro et crise : comment choisir sa voie sans sacrifier sa voix ?

11 janvier 2021

Faut-il choisir sa voie en fonction des secteurs qui recrutent ?

Il est des choix qui pèsent sur le reste de notre vie. Du moins, c’est ce que l’on croit. Choisir une orientation, une spécialité ou même un premier job… Les décisions importantes à prendre sont nombreuses lorsqu’on est étudiant ou qu’on débarque sur le marché de l’emploi. Mais entre le choix de la raison et celui de ses envies, comment se décider ? Conseils (non) avisés des proches, réalité du marché du travail et motivations profondes sont autant d’éléments qui pèsent dans la balance, à tort ou à raison. Caroll Le Fur, créatrice de la société de coaching et orientation BestFutur, ex-consultante RH et autrice de « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard » nous aide à nous repérer dans la galaxie complexe de l’orientation.

1. Connaître ses aspirations profondes

Avant de choisir une orientation, une spécialité ou même un premier job, la première chose à faire est de vous sonder, « faire face à qui vous êtes vraiment », résume Caroll Le Fur. Il ne s’agit pas de se voir à travers la société, ses amis et sa famille en reprenant pour soi les conseils du type « Il n’y a que l’informatique qui recrute », « Tu es tellement patient, tu devrais travailler avec les enfants », « Tes gâteaux sont si beaux, il faut que tu sois pâtissier ! » Non, « faire face à qui on est vraiment » c’est s’écouter, connaître ses envies et motivations profondes et les suivre. Ce sont elles qui doivent guider vos choix professionnels. Et dans cette découverte de soi, les tests de personnalité et d’orientation peuvent être une bonne porte d’entrée. « Personnellement, les résultats, je m’en moque un peu. En revanche, ces tests structurent la pensée, permettent de cheminer, de se poser, et donnent des billes pour mettre en place une réflexion. Ils font parfois émerger des thèmes auxquels les étudiants n’avaient jamais pensé. Tout simplement parce que ces métiers n’existent pas dans leur environnement familial ! », commente notre experte.

2. Identifier les familles de métiers qui nous motivent et se donner les moyens de s’y projeter

Un maître-mot : la curiosité ! Comment faire le choix d’un métier, si on ne connaît pas ce qu’il signifie concrètement, au quotidien ? Comment se spécialiser dans une voie, si on n’a pas pris la peine d’échanger avec les professionnels qui y travaillent ? Il faut être capable de s’imaginer exerçant ce métier et pour cela, il est important de le connaître un peu en amont. « C’est fondamental de rencontrer les personnes qui travaillent dans les domaines qu’on vise pour être capable de se projeter dans ces domaines. Il faut être curieux de soi, mais aussi des autres. Il faut leur laisser la parole, les laisser nous expliquer ce qu’ils font », commente Caroll Le Fur.

Concrètement, il ne faut pas hésiter à utiliser son réseau, celui de ses parents ou de ses amis, les réseaux sociaux tels que LinkedIn, les ressources de ses enseignants, fréquenter les salons d’orientation ou se rendre spontanément dans une entreprise pour y rencontrer un professionnel. Et quand c’est possible, ne pas hésiter à multiplier les stages. « Je sais bien sûr que ce n’est pas toujours possible et surtout pas toujours prévu dans les programmes, c’est vraiment dommage. Parce qu’en réalité, les stages, il faudrait en faire au moins un par an à partir de la troisième. Entre sa scolarité, ses études supérieures, on pourrait en avoir fait sept, huit au moins avant de se lancer sur le marché du travail, de quoi largement y voir plus clair. Alors, si on en a l’opportunité, je conseille de faire le plus de stage possible », pose la coach en orientation. En matière de stage, si votre cursus vous le permet, foncez, quitte même à opter pour une année de césure le cas échéant !

3. Oser ne pas choisir la facilité !

Se sentir bien dans son job, « ce n’est pas forcément aller là où c’est facile mais se confronter à des choses qui nous interpellent, qui nous interrogent, qui nous stimulent et nous donnent envie », poursuit Caroll Le Fur. Chloé est forte en maths. Doit-elle suivre des études d’ingénieur ? David a un don pour les langues. Doit-il devenir prof d’anglais ? Non, pas nécessairement. Si un élève est plutôt doué dans une discipline, il aura tendance à suivre cette voie, parce qu’on l’y aura encouragé durant sa scolarité, à la maison et parce que c’est tout de même plus facile et rassurant de choisir ce qu’on sait faire. Le hic ? Faire ce choix sans avoir pris la peine de se demander si c’est ce qu’on veut vraiment, c’est prendre le risque de déchanter avant d’avoir trente ans.

« Il faut éviter de se laisser guider uniquement par ses talents. Prenez la théorie des intelligences multiples d’Howard Gardner (psychologue, professeur de neurologie à la faculté de médecine de Boston et professeur en éducation à l’université d’Harvard, ndlr). Parmi ces intelligences (linguistique, mathématique, spatiale, musicale, corporelle, intrapersonnelle – une bonne connaissance de soi-même -, interpersonnelle – la capacité à entrer en contact avec les autres-, naturaliste – capacité à reconnaître et classer, ndlr), chacun y trouvera des zones de confort et des zones d’inconfort. Or, la nature humaine est paresseuse, elle va plus facilement vers sa zone de facilité. Pourtant, on est tous capables de développer ces huit formes d’intelligence. L’envie, la motivation, la volonté permettent de développer des aptitudes qu’on n’a pas (ou peu) naturellement. Et la personne qui ose sortir de sa zone de confort progressera nettement plus que celle qui fait le choix de la facilité ! », assure la fondatrice de BestFutur. Ainsi, ne vous retenez pas de bosser dans la comm’ même si vous avez du mal à entrer en relation avec les autres, c’est une intelligence que vous développerez si elle vous fait défaut ! Et si votre talent est raccord avec votre motivation profonde, si vous en êtes vraiment certain, ne vous retenez pas non plus. Il ne s’agira pas de facilité mais d’un choix tout à fait légitime !

Caroll Le Fur met d’ailleurs en garde ces étudiants qui sont bons partout et qui n’ont, pour cette raison, pas pris la peine de se questionner. Ils ont suivi la filière en lien avec la matière dans laquelle ils excellent depuis le CP sans même savoir si elle leur correspondait vraiment. « Les échecs les plus durs que j’ai vus ont été ceux de très bons élèves. Les jeunes qui sont plutôt moyens à l’école ont davantage peur et commencent à s’interroger bien plus tôt », témoigne la coach. Mais, pas d’inquiétude, l’échec est surmontable. « D’ailleurs, ce n’est pas un échec, c’est une expérience qui sera utile à un moment ou à un autre ! »

4. Tenir compte du marché du travail sans le laisser nous gouverner

Le marché du travail ne doit pas guider tous vos choix mais il n’est pas non plus raisonnable de l’occulter. Si la voie que vous avez choisie est bouchée, précarisée, appelée à connaître des bouleversements, allez-y quand même – pourvu que ce job corresponde à vos motivations profondes – mais en sachant où vous mettez les pieds. « L’important est de prendre une décision raisonnée et pas intuitive. Si on s’est bien renseigné sur l’orientation ou le job convoité auprès de personnes compétentes, on peut faire le choix de cette voie malgré les difficultés. La peur n’est pas un sujet. Seule la motivation est à prendre en compte », rassure la spécialiste. Et puis, il ne sera jamais trop tard pour changer d’orientation. Souvenez-vous : il n’y a pas d’échec, que des expériences !

On peut à l’inverse réaliser qu’on n’a pas la motivation suffisante, les moyens physiques, psychologiques ou financiers pour endurer ces difficultés. Dans ce cas, mieux vaut se tourner vers une activité qui nous correspond davantage. L’important étant de se poser la question en amont et d’éviter le fameux « si j’avais su… »

5. Ne pas craindre le changement de cap

Aujourd’hui, changer de job n’est plus perçu comme un signe d’instabilité. Alors que les parcours linéaires sont de moins en moins la norme, une reconversion professionnelle, et même plusieurs, prouvent qu’un candidat s’adapte, reste curieux et est capable de se former en permanence. « La capacité à s’orienter et se réorienter est selon moi une compétence phare du 21ème siècle. On est entré dans l’ère du “longlife learning” avec la généralisation de l’apprentissage pour tous, tout au long de la vie et des carrières plus riches », développe la coach. Mais la capacité à s’orienter, c’est quoi ? Rester curieux, ouvert à de nouvelles opportunités et continuer à se former même une fois que l’on est en poste. Vous vous lancerez bientôt dans la vie active ? Dites-vous que vous exercerez sans doute plusieurs métiers et que certains de ces jobs n’existent peut-être même pas encore. Dans cette perspective, continuer à vous former vous permettra de garder toutes les portes bien ouvertes !

6. Chercher des conseils hors de son cercle proche

Vous vous sentez perdu ? Un rendez-vous d’une ou deux heures avec un professionnel de l’orientation, un coach ou n’importe quelle autre personne qui saura vous écouter et vous conseiller (un enseignant, une personne en qui vous avez confiance) pourra vous aider à y voir plus clair. Échanger avec cette personne hors de votre cercle – qui n’est donc pas convaincue de vous connaître par cœur – vous donnera des pistes de réflexion objectives qui nourriront ensuite votre cheminement. « Le véritable enjeu, pour un jeune, c’est de s’extirper de son environnement familial, amical et social. Trop de jeunes sont ingénieurs parce que papa est ingénieur ou dans le commerce parce que maman est dans le commerce. Pour faire les bons choix, il ne faut pas oublier qu’on est unique et singulier. » Prendre du recul avec une personne extérieure, objective, peut, au mieux, provoquer un déclic, à minima, élargir le champ de réflexion.

Conseil spécial crise : continuer à agir, à oser, avant des jours meilleurs

Alors que la crise gronde depuis plusieurs mois, est-il plus prudent de remettre à plus tard les décisions importantes, le temps que la tempête se calme ? Pour notre experte, il s’agit d’une mauvaise stratégie. « La période actuelle est certes difficile mais c’est aussi une confrontation au monde réel. Vous apprendrez beaucoup et ce sera une belle manière de valoriser votre enthousiasme et votre engagement quand l’heure des jours meilleurs sonnera, et ce même si vous vous plantez. Attendre n’a jamais été source de satisfaction alors qu’oser est quoi qu’il arrive une découverte de soi et du monde. Et surtout une bonne façon de ne pas perdre sa confiance en soi et son énergie ». Vous sortez d’une école de commerce, d’ingénieur ? Lancez un nouveau concept ! Vous êtes passionné d’écriture, de littérature ? Écrivez un roman ! Vous pouvez même réfléchir au lancement d’une entreprise si vous l’entreprenariat vous motive !

Conseil spécial crise numéro 2 : tous les chemins mènent à Rome

Vous avez choisi votre voie ? Vous êtes sûr de vous ? Si le métier ou la voie que vous avez choisi ne recrute pas pour l’instant, impactée par la crise économique, vous pouvez patienter en travaillant dans un domaine proche de celui auquel vous aspirez. « Il est possible d’évoluer d’abord dans une activité connexe à celle qu’on veut vraiment exercer et qui pourra être utile dans un second temps pour rejoindre la filière voulue. Il s’agit de se servir de niches de métiers qui se portent bien, ouvrir le champ des possibles, sans perdre de vue son objectif final », propose Caroll Le Fur.

Vous tenez à faire de la communication dans le tourisme, un secteur devenu très frileux avec la crise sanitaire ? En attendant des lendemains qui chantent, pourquoi ne pas rechercher un poste de communicant.e dans la filière agro-alimentaire ? Il ne sera jamais trop tard pour rejoindre le tourisme plus tard. Et pour un recruteur, avoir su créer ce pont, pourrait constituer un bel atout, pourvu qu’il soit bien exploité dans votre discours de candidat. « Cela crée une dynamique. Cela montre une capacité à la diversité, une ouverture d’esprit et laisse présager qu’on pourra être force de proposition dans l’entreprise », conclut Caroll Le Fur.

Soyez donc rassurés si vous n’exercez pas tout de suite l’emploi dont vous rêviez, ce n’est qu’un premier job. Il y en aura d’autres. Changer de job, c’est possible ! Créer son job aussi, c’est possible. Restez bien aux commandes de votre carrière et bien à l’écoute de vos motivations : la garantie de choisir une voie sans sacrifier sa voix.

Partagez cet article sur

Facebook
LinkedIn
WhatsApp

à lire aussi...